Rachid Ouramdane

Formé au Centre National de Danse Contemporaine d’Angers (diplômé en 1992), Rachid Ouramdane collabore notamment, en tant qu’interprète, avec Emmanuelle Huynh, Odile Duboc, Hervé Robbe, Meg Stuart, Catherine Contour, Jeremy Nelson et Alain Buffard. En 1996, il co-fonde avec Julie Nioche, la compagnie Fin novembre, et crée plus tard, en 2007, sa propre compagnie : L’A. Ses pièces intègrent rapidement le support vidéo comme base de réflexion sur la mémoire corporelle. Elles témoignent également d'une démarche spécifique, où la singularité d'une rencontre est envisagée comme facteur déterminant de chaque pièce. D’où la multiplication des voyages qui, souvent, motivent les créations. Après Les morts pudiques (2004), un solo basé sur les représentations de la mort sur Internet, Rachid Ouramdane part dans le Nord-Est du Brésil créer Cover (2005) avec trois interprètes locaux. Pour Loin… (2008), solo autobiographique, il part en ex-Indochine sur les traces de son histoire familiale, retourne au Brésil pour la préparation de Des témoins ordinaires(2009), une chorégraphie basée sur des témoignages de victimes d’actes de torture, et s’apprête à voyager en Chine, à Taïwan, et en Australie pour une création prévue pour 2012.

Parallèlement à ces séjours à l’étranger, Rachid Ouramdane privilégie les longues périodes d’implantation sur un même territoire. En témoignent les résidences qu’il a multipliées depuis le début de son parcours : il est associé au Manège de Reims de 2000 à 2004, à la Ménagerie de Verre - Paris de 2005 à 2007, au Théâtre 2 Gennevilliers de 2007 à 2010, à Bonlieu Scène nationale Annecy depuis 2005 et au Théâtre de la Ville – Paris depuis 2010. Il répond également de manière enthousiaste à de nombreuses commandes : Superstars(2006) est créée pour le Ballet de l’Opéra de Lyon, Borscheviks… une histoire vraie… (2010), pour les danseurs de la compagnie russe Migrazia suite à une résidence en Sibérie dans le cadre du projet Intradance (Russie) et Looking back (2011), pour les vingt ans de Candoco Dance Company (Royaume-Uni) avec des danseurs handicapés. La nature transversale de son travail - qui mêle sans hiérarchie la chorégraphie aux outils multimedia et à la création sonore et lumineuse – l’amène à collaborer avec des plasticiens (Nicolas Floch, Mehdi Meddaci…), à imaginer des œuvres plastiques en marge de ses pièces (un triptyque video à partir de Des témoins ordinaires) ou à collaborer avec des structures pluridisciplinaires (le festival Vidéodanse du Centre Pompidou, les Soirées Nomades de la Fondation Cartier, le FRAC Champagne/Ardennes). La démarche de Rachid Ouramdane se singularise aussi en ce qu’elle brouille quelques fois les frontières entre création et transmission. Ainsi de la pièce Surface de réparation, créé en 2007 avec des adolescents sportifs de la ville de Gennevilliers après un long temps d’immersion sur le territoire. 

 

En dehors de ses projets artistiques qui, depuis la création de L’A., articulent souvent la danse au documentaire, Rachid Ouramdane est investi à l’international dans une activité conséquente de transmission et de rencontre (workshops, conférences, ateliers de recherches) en France, Roumanie, Pays-Bas, Brésil, Etats-Unis…

 

 

Sfumato est présenté du 3 au 6 avril, au TNB à Rennes.

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