Thierry Micouin

Après des études de médecine, Thierry Micouin se forme au théâtre puis à la danse, notamment auprès de l’équipe du Tanztheater Wuppertal et de Peter Goss. Il a été interprète pour Philippe Minyana, Karine Saporta, Félix Ruckert, Mié Coquempot, Jesus Hidalgo, Valérie Onnis et Osman Khelili. Depuis 2002 et la création de la pièce Cantieri, il collabore avec Catherine Diverrès en tant qu’interprète et vidéaste. Cette chorégraphe évidemment, comme Dominique Mercy et Malou Airoudo associés au Tanztheater Wuppertal, sont les trois piliers fondamentaux, fondateurs de son identité de danseur. Ils l’inscrivent dans la spécificité d’un travail ancré profondément, non seulement sur la technique mais aussi sur la perception de l’espace, la matérialisation du temps et l’exploration profonde de la mémoire et de l’imaginaire. 

Sa rencontre avec Boris Charmatz en 2009 marque un nouveau pas dans son parcours artistique. Il conçoit Le Petit musée de la danse, présenté dans le cadre de l’exposition Brouillon et est actuellement interprète dans ses deux dernières pièces, Levée des conflits et Enfant.

 

Parallèlement à son activité de danseur, Thierry Micouin développe un travail de création et de recherche sur l’image et la vidéo. C’est en 2001, à Palerme en Sicile, lors de la création de la pièce Cantieri de Catherine Diverrès qu’il aborde ce travail sur un plan professionnel. Il réalise Carnet de route, un film témoignant de la nécessité immédiate, pour le danseur et vidéaste, de capter les moments intenses de recherches en lien avec la Sicile, en s’approchant au plus près de ses habitants d’une manière sensitive et sensuelle. La terra, une autre réalisation plus lyrique fut incluse dans Cantieri. De même en 2005, Runaway, un film expérimental de trois minutes, fut projeté dans la chorégraphie de Catherine Diverrès, Alla Prima.

Ses films sont présentés dans le cadre de la programmation «Vidéo Danse», au Centre Georges Pompidou à Paris en 2004 (Carnet de route et La terra) et en 2008 (captations du solo W.H.O et de L’ombre dans l’eau, spectacle créé en 2008 avec une classe de CM2 de l’école Duchesse Anne à Rennes).

En juillet 2008, Thierry Micouin est invité en Inde par Michel Lestréhan. Il y réalise le film projeté tout au long du spectacle Kalam / terre. 

 

En octobre 2006, Thierry Micouin crée et interprète un premier solo, W.H.O, avec l’aide du CCNRB/Catherine Diverrès. Cette création marque une nouvelle étape dans le parcours de l’artiste. 

Lauréat du programme Culturesfrance/Hors les murs (Villa Médicis) en 2009, il choisit New York comme ville de résidence pour débuter un nouveau projet sur le thème de la prostitution masculine, plus précisément de l’escorting. Il rencontre à New York et Paris une quinzaine d’escorts qu’il va interviewer et filmer chez eux, leur principal lieu de travail. En restituant cette expérience, il évoque l’exposition fortement stéréotypée de ces garçons en tant qu’objet de désir, le lien qui se profile avec la performance, la mode, la photographie, le cinéma pornographique. Miroir et transmetteur de ces identités multiples, un corps- cliché, celui du performer, se soumet, se cambre et se révulse. Ce projet se décline selon deux propositions : une version chorégraphique qui a fait l’objet d’une pré-première au Musée de la danse / Le Garage à Rennes en octobre 2010, d’une programmation à l’Étoile du Nord à Paris en janvier 2011 et qui sera présentée au Mac Orlan à Brest le 25 novembre 2011. La forme installation-vidéo est exposée à La Criée centre d’art contemporain de Rennes pour la première fois du 17 novembre au 18 décembre 2011.